La pratique de l’approche SNOEZELEN se développe en gériatrie

Publié le 6 août 2019 à 9 h 42 min.
Mots-clés : GériatrieLe Nouvel HOP

L’origine et la définition du concept

 

L’approche Snoezelen a été développée au Pays-Bas à partir de 1974 par Jan Hulsegge, musicothérapeute, et Ad Verheul, ergothérapeute.

Snoezelen est la contraction de deux mots hollandais : SNUFFELEN (renifler, sentir) et DOEZELEN (somnoler, se détendre, se laisser aller).

Le Snoezelen est une activité vécue dans un espace spécialement aménagé, éclairé d’une lumière tamisée, bercé d’une musique douce, un espace dont le but est de recréer une ambiance agréable.

On y fait appel aux cinq sens : l’ouïe, l’odorat, la vue, le goût et le toucher, grâce à des équipements qui permettent alors la stimulation des sens ou la proposition de détente.

Plus qu’une méthode, l’approche Snoezelen est une démarche d’accompagnement, un état d’esprit, un positionnement d’écoute et d’observation, basé sur des propositions de stimulation et d’exploration sensorielles, privilégiant la notion de « prendre soin ». C’est dans la qualité de la relation d’accompagnement que ces divers médiateurs peuvent prendre sens. Il s’agit dès lors de trouver le juste équilibre entre stimulation et relaxation, dans une relation respectueuse de chacun.

Les résultats des expériences mises en place dans les structures d’accueil, indiquent une diminution sensible des comportements difficiles dans les temps suivant les séances.

La création d’espaces Snoezelen en gériatrie

 

Le concept Snoezelen fut d’abord développé dans le cadre du handicap mental puis, la pratique s’est ensuite élargie à la petite enfance, au handicap mais également à des secteurs comme la gériatrie, notamment auprès des personnes âgées dépendantes.

Ces moments de détente sont bien adaptés à l’accompagnement de personnes atteintes de troubles du comportement, de difficultés cognitives et de communication.

L’approche Snoezelen se développe alors dans le cadre d’une relation individualisée, faite de disponibilité et d’écoute entre le soignant et la personne âgée.

Snoezelen est une méthode non-directive sans obligation de résultat, ni d’objectif à atteindre. Le comportement verbal ou non-verbal du soignant lors de la séance est capital : il doit s’adapter au rythme de la personne, être à l’écoute de ses demandes, contrôler les stimulations et adapter l’ambiance multi sensorielle (intensité de l’éclairage, couleurs des lumières, volume des musiques et des stimuli sonores…) selon ses réactions, proposer et apporter son aide si un déplacement est nécessaire.

Comment aménager un espace Snoezelen ?

 

L’espace Snoezelen est un lieu de liberté, de respect des choix et du rythme de la personne qui est accompagnée. La sécurité étant un élément fondamental de l’approche Snoezelen, le lieu d’accueil doit offrir un climat sécurisant, par sa conception, par les objets qu’il contient, et par la qualité de l’accompagnement qui constitue, à elle seule, un facteur de sécurité.

C’est dès 2015, date d’ouverture du service de médecine gériatrique au CH4V, que l’équipe a souhaité créer une salle Snoezelen, objectif d’ailleurs inscrit au sein du projet d’établissement 2017-2020. Projet long et coûteux, il est enfin sur le point de se concrétiser puisque la salle est équipée du matériel depuis janvier et que les équipes sont en cours de formation.

 

Photos de notre salle en UGA :

Il n’est pas indispensable de disposer d’un lieu spécifique pour pratiquer l’approche Snoezelen. Plutôt que de déplacer la personne âgée, on peut aussi choisir d’aller vers elle pour recréer un espace Snoezelen, en amenant sur un chariot multi-sensoriel, du matériel qui s’adapte à la configuration d’une chambre ou d’un salon et en transforment complètement l’atmosphère.

C’est le choix qu’avait opéré l’équipe d’animation de Lelégard en 2013 en répondant à l’appel à projet « Plus de vie » de la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France, pour l’achat d’un chariot Snoezelen.

Enfin, l’ouverture toute récente de notre UHR (unité d’hébergement renforcée), sur le site de l’EHPAD Jean ROSTAND, a été l’occasion de réfléchir aux modalités les plus pertinentes pour pouvoir proposer une approche Snoezelen aux résidents présentant des troubles sévères du comportement. C’est finalement vers l’achat d’un chariot également que l’équipe de l’unité s’est tournée, financé cette fois par l’Agence Régionale de Santé. Le matériel a été reçu et les équipes ont été formées en début d’année.