Le sevrage ambulatoire

Un sevrage de la dépendance à l’alcool nécessite une prise en charge médicale et soignante, qu’il soit réalisé à domicile ou bien au cours d’une hospitalisation.

C’est pourquoi nos intervenants, spécifiquement formés à la prise en charge des patients éthyliques chroniques et des patients présentant des toxicomanies ou polytoxicomanies, vous accompagnent.

Choix du mode de sevrage

Le sevrage thérapeutique à l’alcool est l’arrêt des consommations d’alcool chez les patients ayant une dépendance physique à l’alcool. L’objectif du sevrage est l’entrée dans un processus d’abstention, complète et d’une durée considérable, de l’alcool.

L’arrêt brutal des consommations d’alcool chez une personne dépendante à l’alcool est dangereuse car le syndrome de sevrage associe, de façon variable, plusieurs types de manifestations.

Dans la grande majorité des cas :

  • anxiété, agitation, irritabilité, insomnie, cauchemars,
  • sueurs, tremblements, tachycardie, hypertension artérielle,
  • anorexie, nausées, vomissements.

Dans les heures qui suivent, ce tableau peut se compliquer par :

  • des signes confusionnels,
  • des hallucinations,
  • un delirium,
  • des convulsions,
  • une hyperthermie.

Le sevrage nécessite donc une prise en charge médicalisée avec l’appui concret de différents intervenants.

Il peut se réaliser en ambulatoire (c’est-à-dire à domicile) ou au cours d’une hospitalisation.

Le sevrage ambulatoire est contre-indiqué en cas :

  • d’échec d’un précédent sevrage ambulatoire,
  • de dépendance médicamenteuse aux benzodiazépines,
  • d’antécédents de crises convulsives ou de delirium tremens,
  • de pathologie somatique grave (insuffisance hépato-cellulaire, insuffisance rénale chronique, insuffisance cardio-pulmonaire) pouvant décompenser au moment du sevrage,
  • de syndrome anxio-dépressif majeur,
  • d’affection psychiatrique connue évolutive,
  • d’isolement familial,
  • de désocialisation,
  • de grossesse : le sevrage institutionnel chez une femme enceinte permet une prise en charge multidisciplinaire (gynéco-obstétricien, addictologie, pédiatre…) et une meilleure prévention de l’accident de sevrage délétère.

Déroulement du sevrage

Pour un sevrage de bonne qualité, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • disposer de conditions de confort et de sécurité optimales visant à prévenir ou à traiter le syndrome de sevrage,
  • assurer un suivi thérapeutique rapproché pendant le sevrage et prolongé pour ensuite maintenir l’abstinence.

Les conditions à réunir

La période de sevrage doit être bien choisie en accord avec le patient et le médecin à un moment où le contexte et la maturation du projet personnel du patient la rendent possible avec les meilleures chances de réussite.

Un sevrage ne peut pas se décider en urgence. Une évaluation clinique, psychologique, sociale doit avoir été réalisée. Un bilan biologique récent est nécessaire. Il est important que le patient et son entourage connaissent bien les signes de manque et les risques de complications liés au sevrage, que le traitement médicamenteux prescrit ait bien été compris.

Cette période de sevrage, qui dure environ 7 jours, nécessite une période de repos. Elle n’est donc pas compatible avec une activité professionnelle et des activités comme la conduite automobile ou l’utilisation d’engins dangereux.

Un traitement médicamenteux spécifique du sevrage (benzodiazépines /vitamines) vous sera prescrit. Son but sera de diminuer fortement les signes de manque et donc d’empêcher des complications et la prise d’alcool. Le traitement comporte aussi des vitamines dont vous manquez du fait de vos alcoolisations et qui vont protéger votre cerveau au cours du sevrage. Une bonne hydratation est nécessaire avec deux litres de boissons non alcoolisées par jour (boire à sa soif), mais pas d’hyperhydratation afin d’éviter une hyponatrémie qui peut entraîner des convulsions.

Un suivi clinique rapproché

Un sevrage ambulatoire implique un suivi clinique rapproché. Une surveillance infirmière et médicale sera réalisée afin :

  • de rechercher de signes de manque : transpiration ; tremblements des mains ; insomnies ; nausées ou vomissements ; hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives ; anxiété ; agitation psychomotrice,
  • de rechercher des effets secondaires gênants du traitement médicamenteux,
  • d’évaluer l’hydratation pour adapter le traitement en fonction de la clinique et de sa tolérance,
  • de soutenir le patient dans cette période de sevrage, étape importante dans le processus de soins.

Il est donc nécessaire de poursuivre un suivi régulier en consultation.

Pour en savoir d’avantage, vous pouvez contacter le 01 77 70 79 50