Historique

Acteur du service public hospitalier, le centre hospitalier des quatre villes se doit de disposer en permanence de bâtiments, locaux et équipements adaptés à ses activités de soins qui ne cessent d’évoluer. Il faut pouvoir proposer à nos patients des conditions de prise en charge optimales et maintenir un haut niveau de qualité et de sécurité de soins, tout en offrant à nos personnels des conditions de travail favorables.

Pour cette raison, il n’est pas une année qui ne voie une opération de travaux sur nos différents sites. Après la restructuration majeure du site de Saint-Cloud entre 2011 et 2015, la modernisation du site Lelégard, c’est bientôt le site de Sèvres qui connaitra une opération significative.

Ces locaux modernes et adaptés sont le fruit d’une longue histoire, souvent méconnue, dont le fil conducteur est l’attention portée aux plus faibles.

A Saint-Cloud

Institution de bienfaisance à l’origine, la « Maison de l’Hôtel Dieu », située rue de la marchandise depuis l’an 1208, fut réinstallée en 1672 rue d’Aulnay (actuelle rue d’Orléans) dans une dépendance du château royal de Saint-Cloud, propriété du duc d’Orléans, frère de Louis XIV.  Elle prit officiellement en 1679 le nom d’Hospice de la Charité.

En 1784, le duc d’Orléans vendit à Marie-Antoinette son domaine de Saint-Cloud, hospice inclus. Installé trop à l’étroit, l’hospice fut transféré en 1787 place du Meurtray (actuelle place Silly).

Désormais propriétaire du château de Saint-Cloud et désireuse d’octroyer un hôpital à la ville, la reine de France décidât alors de faire édifier un nouvel hospice, pourvu d’une chapelle. Elle fit appel à Richard Mique, devenu son architecte personnel, mais aussi premier architecte du roi Louis XVI et directeur de l’Académie royale d’architecture. Il est surtout connu pour avoir été le principal maître d’œuvre des travaux du château de Versailles à la fin du XVIIIe siècle. On lui doit également une partie du Petit Trianon et le hameau de la reine.

Fermé pendant la Révolution, l’hospice fut rouvert en 1797 et administré de nouveau par les Sœurs des Filles de la Charité.

Il fut complété en 1888 par l’Asile de Vieillesse Lelégard.

La chapelle Marie-Antoinette a connu des modifications au XIXème siècle et a finalement été transformée en … bureaux dans les années 80, au prix de nombreuses dégradations.

La restructuration du site de Saint Cloud entre 2011 et 2015 a permis la restauration des extérieurs de la Chapelle, monument classé à l’inventaire des monuments historiques depuis 1979 : restauration de la charpente, nouvelle couverture, rénovation des deux verrières, ravalement et mise en valeur de la voûte de la cave et de la nef. L’ensemble a représenté un budget de 465 000 €.

La Chapelle peut se visiter sur demande, elle est en général ouverte lors des Journées du Patrimoine du mois de septembre.

La restauration de l’intérieur de la chapelle va être réalisée à partir de la mi-2023, grâce aux fonds obtenus suite à l’inscription de l’édifice sur la liste du patrimoine à sauvegarder (Mission Bern et Loto du patrimoine). Ces travaux exécutés conformément aux prescriptions d’un architecte des monuments historiques représentent un budget compris entre 5 et 600 k€. Une fois restaurée, la chapelle servira de lieu de recueillement et accueillera des expositions et manifestations culturelles.

Photo d’archive – Chapelle Marie-Antoinette

 

Chapelle Marie-Antoinette en 2019

 

Intérieur de la Chapelle Marie-Antoinette (photo 2019)

A Sèvres

Le premier hôpital de Sèvres est construit en 1857 sur l’initiative et dans un bâtiment donné par Jean-Baptiste Reinert, célèbre brasseur exploitant les Caves du Roy. Agrandi en 1865, l’hôpital dispose alors de 24 lits, il est aussi pourvu d’un orphelinat et d’une chapelle. L’établissement appelé « Saint-Jean Baptiste » est alors tenu par les Sœurs de Saint-Vincent de Paul.

En janvier 1875 Madame Rivory, religieuse qui décède à l’hôpital, lègue sa propriété pour l’établissement d’un orphelinat, à la condition d’affecter à perpétuité cet immeuble à cet usage, sous la direction des Filles de la Charité de St Vincent de Paul.

Pendant des décennies, cet hôpital « Saint-Jean de Sèvres » comprend un hôpital pour les malades, un autre pour les vieillards et un orphelinat de filles. Il est doté dans les années 1920 d’un bâtiment dédié à la chirurgie, puis d’une crèche. Neuf religieuses y interviennent en qualité d’infirmières ou de cuisinières.

L’orphelinat de jeunes filles est fermé en 1962, une loi interdisant désormais la proximité des orphelins et des malades. Les sœurs de la Charité quittent l’hôpital en 1965.

En 1970, les bâtiments du vieil hôpital sont détruits pour laisser la place au Centre Hospitalier Jean Rostand ainsi qu’à une maison de retraite. Du premier hôpital, il reste une grotte dédiée à la Sainte-Vierge, discrètement logée sur un petit promontoire au fond du jardin, côté grande rue.

Grotte de l’hôpital de Sèvres

Note : Jean Rostand (1894-1977), fils du dramaturge Edmond Rostand, était un moraliste, biologiste, historien des sciences et académicien ; il a beaucoup œuvré à la vulgarisation de la biologie.

C’est en 1980 que l’hôpital devient intercommunal (Sèvres, Chaville et Ville d’Avray).

L’arrêté de fusion avec le centre hospitalier de Saint-Cloud prend effet le 1er janvier 2006, mais ce n’est qu’en mars 2015 qu’auront lieu les déplacements d’activités les plus significatifs, en l’occurrence le regroupement des deux maternités et des deux services d’urgences sur le site de Saint-Cloud.

Le site hospitalier de Sèvres jouxte l’EHPAD Jean Rostand, maison de retraite médicalisée reconstruite en 2006 et qui offre à nos aînés des conditions de vie et de prise en charge optimales en plein centre ville.

 

Site de Sèvres

 

Sources : archives hospitalières et, concernant la ville de Sèvres, le site internet de la mairie et http://sevres-92310.fr/pages/Sevres.html