Le « patient acteur » au bloc opératoire

Publié le 31 juillet 2019 à 11 h 51 min.
Mots-clés : bloc-opératoirechirurgie

Au Centre Hospitalier des Quatre Villes, depuis début 2018, plus de la moitié de nos patients arrive au bloc opératoire en marchant : patients d’hôpital de jour, de chirurgie et futures mères pour des césariennes programmées.

Nos patients, en étant autonomes, deviennent acteurs de leur prise en charge. Arriver en marchant donne la sensation « d’être moins malade ». Le regard porté est différent et la dignité préservée car la position verticale permet un rapport d’égal à égal.

Une nouvelle pratique qui présente de nombreux avantages tant du côté des patients que des professionnels de santé.

Vers un circuit logique et simplifié

Coté soignants, bien que la transition ait bouleversé les habitudes et redéfinit la logistique du bloc et des services de soins, elle donne entière satisfaction.

Le processus est simple : le brancardier est appelé par le personnel du bloc opératoire pour aller chercher le patient selon la programmation opératoire visible sur grand écran à l’entrée du bloc.

Le brancardier va chercher le patient dans la chambre en présence de l’infirmière du service qui lui remet le dossier médical. Il procède aux vérifications d’identitovigilance grâce notamment au bracelet d’identification.

Concernant les césariennes programmées, l’accompagnant (le futur père en général) suit la future maman et le brancardier jusqu’au salon d’attente, espace dédié et installé en 2018 à l’entrée du bloc opératoire.

Après une courte attente de 5 à 10 mn dans le salon(télévision, magazines, tablettes ou jeux pour les enfants y sont mis à disposition), un aide-soignant, une IBODE ou IADE accueille le patient.

La vérification d’identité est renouvelée et le patient est mis en condition pour entrer dans le bloc opératoire (charlotte, sur chaussures). Le patient ou la future maman est accompagné jusqu’à la salle d’intervention et s’installe seul sur la table d’opération.

Les futurs opérés se montrent curieux sur l’environnement particulier qui les entoure. Le statut de malade est mis de côté.

Une fois le patient installé, le déroulement traditionnel peut alors reprendre en commençant par la check-list de bloc (outil obligatoire de sécurisation de la prise en charge au bloc opératoire).

Des avantages reconnus

  • L’amélioration du flux des patients
  • La réduction des efforts de manutention pour les brancardiers qui n’ont plus de lits ou de brancards à manipuler
  • Des brancardiers « accompagnateurs »: « Nous prenons le temps d’accompagner, sur le chemin du bloc, ils ou elles se confient plus facilement s’ils sont stressés » – confie l’équipe des brancardiers
  • La réduction du stress pour les patients

Notons que le choix du mode de transport au bloc est laissé au patient et la solution intermédiaire du fauteuil est toujours possible. Ce nouveau fonctionnement semble si naturel désormais que nos équipes n’imaginent pas un retour en arrière.

Après un an d’expérimentation, la transition est globalement réussie et très bénéfique pour les patients et l’équipe soignante.

Lysiane Veillet, Cadre supérieure de santé anesthésie/blocs/SSPI.